Personne de confiance : danger ?

Publié le par Bernard Pradines

La désignation d’une personne de confiance est à la mode en ce moment, douze ans après la promulgation de la loi prévoyant cette disposition.

Certes, il s’agit ici d’un progrès notable en terme d’expression de la volonté de la personne malade, en particulier quand cette dernière n’est plus en mesure de s’exprimer sur ses choix en matière de soins.

Pourtant, il convient de modérer cet enthousiasme. Des effets pervers se font actuellement jour.

Choisir par exemple la personne de confiance parmi ses enfants aboutit à privilégier, au moins symboliquement, l’un par rapport à d’autres. Ceci peut être contraire à l’équité cultivée de tous temps dans une famille.

Cette désignation peut être présentée comme obligatoire à des personnes peu informées de la loi, entrant en particulier en service hospitalier privé ou public ou même en EHPAD. Ceci est contraire à la loi.

Par ailleurs, aucun article de loi ne stipule que seule la personne de confiance est habilitée à recevoir des informations sur la santé de celle ou de celui qui l’a désignée. Si la famille comporte onze membres, rien de dispense les soignants de les informer tous de manière personnelle et adaptée à leurs interrogations.

Enfin, si aucune personne de confiance n’a été désignée ni aucune directive anticipée rédigée, la loi prévoit que la famille doit être non seulement informée mais aussi consultée, telle la personne de confiance, quant aux décisions à prendre lorsqu’un malade n’est plus en situation de s’exprimer.

Les dérives actuelles sont donc à dénoncer : obligation implicite ou explicite de désignation, information de la seule personne de confiance, refus de s’entretenir et d’obtenir l’avis d’un membre de la famille sous l’argument qu’il n’est pas la personne de confiance.

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P
On lira avec intérêt le texte publié à l'adresse :<br /> http://www.univadis.fr/pratique-pour-la-pratique/En-tant-que-personne-de-confiance-que-decidez-vous
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H
Bonjour!<br /> J'ai lu avec grand intêret votre article(infirmière hospitalière à la retraite),l'affaire Bonnemaison nous fait comprendre que la loi Léonetti est à revoir entièrement,trop contraignante,mal appliquée.Par ailleurs,le manque d'unités de soins palliatifs est éloquant(70%des patients en fin de vie à l'hôpital).<br /> <br /> Dans les prochaines années,vu les contraintes budgétaires fortes,des choix sratégiques,économiques ,politiques et de société vont s'imposer.A suivre...
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P
Bonjour,<br /> Merci pour votre participation à ce débat. Si vous en avez le temps et le goût, je serais curieux que vous développiez cette notion de loi Léonetti à revoir entièrement car trop contraignante et mal appliquée.