Comment dire non à un proche atteint de démence sans dire "non" (2 / 2)
Quand la résistance est forte, par exemple si la personne refuse catégoriquement de se doucher, on a tendance à supplier ou à déclencher un conflit. Le Dr Ken Tobbins, spécialiste de psychiatrie en gérontologie de l’université de Wisconsin, souligne que « plus l’un pousse plus l’autre tire » et suggère des approches différentes.
- D’abord éviter de supplier, de menacer.
Plutôt prendre en considération le point de vue de la personne, la moitié du chemin sera ainsi parcourue. La personne en opposition veut avant tout prouver qu’elle est autonome, elle souhaite qu’on la comprenne, qu’on la prenne au sérieux.
- Poser des questions au lieu de donner des ordres.
Au lieu de dire à la personne ce qu’elle doit faire, lui demander son avis. Etre attentif sans être condescendant devrait amener compréhension et acceptation. Avoir de l’imagination : « nous aurons peut-être une visite aujourd’hui, tu ne serais pas mieux après une bonne douche, puis je te coifferai ? »
- Faire appel à un tiers.
La personne peut prendre un malin plaisir à vous dire non mais n’aurait pas le même comportement avec un autre membre de la famille, le médecin ou une infirmière. « Si X venait, il dirait que tu te laisses complètement aller ».
- Ne pas tout demander en une fois.
« Aujourd’hui on pourrait un peu ranger ta chambre. Dans quel tiroir tu voudrais mettre les chaussettes ? »
- Ne donner des ordres qu’en cas d’urgence.
Tout comme un jeune enfant apprend très vite à ne tenir aucun compte des interdictions ou ordres constamment répétés, une personne dépendante au plan psychique risque de faire de l’opposition systématique si les ordres sont permanents. Si le bâton est interdit, la carotte ne l’est pas : « tu auras ton dessert dès que tu auras pris ton comprimé ».