Primum non nocere (4ème partie)

Publié le par Bernard Pradines

Primum non nocere  (4ème partie)
Primum non nocere  (4ème partie)

Toutes les thérapeutiques, quelles que soient leur forme, comportent des risques : ce sont les effets iatrogènes[1] non médicamenteux et médicamenteux. La chirurgie et la radiothérapie connaissent des risques d’effets iatrogènes non médicamenteux. Ainsi parle-t-on en jargon professionnel de « balance bénéfice-risque » ou plus prosaïquement d’avantages et d’inconvénients.

Les effets indésirables médicamenteux sont aussi qualifiés d’effets adverses, ou secondaires. Existent aussi les erreurs médicamenteuses qui sont liées au prescripteur ou à la personne qui distribue ou administre les médicaments. Sans compter celle qui les consomme et celle qui surveille l’efficacité et l’innocuité du traitement[2].

Les facteurs humains sont ici prédominants. Nous savons que la surcharge de travail, la fatigue voire l’épuisement, peuvent conduire à des erreurs médicales. Le niveau de formation initiale et complémentaire des professionnels va jouer un rôle dans leur compétence. L’inexpérience est bien connue pour sa nocivité, mais la routine est aussi un piège.

Les citoyens eux-mêmes ne sont pas indifférents. Prenons l’exemple des gestes de première urgence à pratiquer par quiconque : une population bien informée, motivée, peut être efficace sans être néfaste. Ainsi, la non-nocivité n’est pas seulement affaire individuelle ; elle est aussi collective, institutionnelle. De plus, elle est variable selon les contrées et les époques : ce qui était accepté autrefois serait souvent considéré comme nuisible aujourd’hui. Je ne suis pas convaincu que nous voudrions être soignés d’une maladie grave dans les pays les plus démunis de la planète.

En conclusion, l’adage hippocratique reste toujours d’actualité, vingt-quatre siècles après avoir été édicté. Plus facile à dire qu’à faire comme je peux le dire encore davantage à présent car devenu grand-père.

 

[1] Mot d’origine grecque signifiant : induit par le traitement médical ou par le médecin (Le Robert électronique). Ce terme est implicitement réservé aux effets défavorables.

[2] Par exemple, la surveillance de l’INR pour le traitement par anticoagulants de type AVK.

Publié dans éthique

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C
Oups!<br /> Merci de trouver la rectification grammaticale suivante:<br /> <br /> " ... je regrette vraiment ... n'ait pas suscité ... "<br /> <br /> Merci,
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C
Je regrette vraiment que ma suggestion faite à messieurs Pacific et Pradines, (cf " Primum non nocere" 1ère partie) n'est pas suscitée chez ces derniers un enthousiasme délirant.<br /> <br /> Alors en attendant que mon idée fasse son chemin, je conseille aux lecteurs de ce blog le livre de Roger - Pol Droit : " L'éthique expliquée à tout le monde ", ed: Seuil ( 102 pages)
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J
Toutes mes félicitations à ce nouveau grand père! <br /> Je viens de découvrir cette bonne nouvelle juste à l'instant tandis que je rattrape mon retard avec les mails... D'où ces félicitations un peu tardive pour ce titre d'honneur.
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P
Oups, cela fait bein longtemps que je suis déjà grand-père. Bedankt toutefois.