Primum non nocere (4ème partie)
Toutes les thérapeutiques, quelles que soient leur forme, comportent des risques : ce sont les effets iatrogènes[1] non médicamenteux et médicamenteux. La chirurgie et la radiothérapie connaissent des risques d’effets iatrogènes non médicamenteux. Ainsi parle-t-on en jargon professionnel de « balance bénéfice-risque » ou plus prosaïquement d’avantages et d’inconvénients.
Les effets indésirables médicamenteux sont aussi qualifiés d’effets adverses, ou secondaires. Existent aussi les erreurs médicamenteuses qui sont liées au prescripteur ou à la personne qui distribue ou administre les médicaments. Sans compter celle qui les consomme et celle qui surveille l’efficacité et l’innocuité du traitement[2].
Les facteurs humains sont ici prédominants. Nous savons que la surcharge de travail, la fatigue voire l’épuisement, peuvent conduire à des erreurs médicales. Le niveau de formation initiale et complémentaire des professionnels va jouer un rôle dans leur compétence. L’inexpérience est bien connue pour sa nocivité, mais la routine est aussi un piège.
Les citoyens eux-mêmes ne sont pas indifférents. Prenons l’exemple des gestes de première urgence à pratiquer par quiconque : une population bien informée, motivée, peut être efficace sans être néfaste. Ainsi, la non-nocivité n’est pas seulement affaire individuelle ; elle est aussi collective, institutionnelle. De plus, elle est variable selon les contrées et les époques : ce qui était accepté autrefois serait souvent considéré comme nuisible aujourd’hui. Je ne suis pas convaincu que nous voudrions être soignés d’une maladie grave dans les pays les plus démunis de la planète.
En conclusion, l’adage hippocratique reste toujours d’actualité, vingt-quatre siècles après avoir été édicté. Plus facile à dire qu’à faire comme je peux le dire encore davantage à présent car devenu grand-père.