Virage ambulatoire : sortie de route ?

Publié le par Bernard Pradines

Image issue du site : http://www.lequipevip.com/

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La nouvelle manière de soigner est désormais dominée par l’obsession de l’ambulatoire. Ce dernier mot trouve son étymologie dans le mot latin ambulatio (onis) : la promenade.

En fait de promenade, il s’agit de revenir le plus vite possible d’un séjour médical ou chirurgical dans un établissement de soins. Cette tendance relève d’une volonté de faire des économies en santé. Elle se traduit par la valorisation de l’acte technique et non de la durée de l’hospitalisation. En effet, la durée de séjour est coûteuse car seuls les actes sont tarifés en faveur de l’établissement. Exemples : une cholécystectomie par cœlioscopie ne nécessite plus qu’une journée d’hospitalisation contre une dizaine au début de ma carrière, la cure d’un kyste sacrococcygien peut être réalisée avec un séjour d’une journée et de la nuit lui succédant.

Fort bien chez des patients jeunes en parfaite santé ou bien pour des personnes âgées non isolées et en bonne forme, surtout si l’intervention est bénigne. Bien vrai qu’un temps d’hospitalisation court est plutôt une bonne chose pour des personnes ayant besoin de leur « chez soi » pour retrouver rapidement leurs repères. Pourtant, la situation actuelle est en train de dériver. Sous prétexte de rattraper un retard sur d’autres nations dans ce domaine, la prise de risque est en train de s’accroitre. Exemple : sortir un samedi matin sans assurance de trouver les dispositifs nécessaires en pharmacie ou encore d’être surveillé efficacement. Sans parler de pouvoir être aidé immédiatement pour tous les actes de la vie quotidienne si l’on n’est plus capable de les assumer. Ce qui est souvent le cas chez les personnes âgées en phase postopératoire.

Publié dans éthique

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