Le suicide assisté n’apporte pas une réponse à toutes les interrogations.

Publié le par Louis Lacaze

Certains états américains ont autorisé le suicide assisté et les médecins entendent plus fréquemment leurs patients leur demander de mettre fin à leur souffrance. Si leur requête peut être explicite, elle prend souvent la forme d’un sondage. Le moment est alors venu de poser des questions ouvertes, d’amener le patient à préciser sa pensée. « Vous avez dit quelque chose il y a une minute, je ne suis pas sûr d’avoir bien compris. Pourriez-vous être plus précis » ? Il s’agit d’éviter à tout prix de voir le patient considérer les paroles du praticien comme une suggestion subtile d‘en finir une fois pour toutes et non comme une simple information visant à vérifier qu’il connait toutes les options.

S’assurer que toutes les ressources des soins palliatifs ont été épuisées prend toute son importance lorsqu’on sait que 46% des patients qui ont sollicité un suicide médicalement assisté changent d’avis et ne passent pas à l’acte. A-t-on aidé le patient à rechercher des raisons de rester en vie ?

La légalisation du suicide assisté est donc loin de résoudre tous les problèmes : clause de conscience, problèmes de logistique : qui va rédiger l’ordonnance indiquant le produit, la dose à utiliser ? Quelle pharmacie va livrer le produit ? Qui va l’apporter au patient ? Le praticien se retrouve face à bien des incertitudes, dans un domaine qui va dévorer son temps, son énergie avant de lui permettre de savoir jusqu’où il va accompagner son patient mais pas au-delà.

Source :

Publié dans éthique, fin de vie, politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article