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Dignité, un débat philosophique persistant

Publié le par Bernard Pradines

Dignité, un débat philosophique persistant
Dignité, un débat philosophique persistant

La dignité est citée dans maintes occasions. Il est même question de « mourir dans la dignité » sans que l’on n’ait jamais défini ce que peut être le fait de mourir dans l’indignité.

Nous avons déjà débattu ici de la notion de dignité qui, pour les uns, est ontologique, consubstantielle de l’humanité. J’ai remis en question cette propriété. Pour moi, la dignité est définie à un moment donné d’une société donnée. Est-ce mon intérêt pour l’Histoire et mon exercice varié, à l’étranger et en France, qui m’ont amené à cette conclusion ? La dignité  ne me semble pas attribuée de principe à chaque homo sapiens en naissant alors qu’elle ne l’est pas, bizarrement, chez les autres animaux.  Je la définirai plutôt par la considération de la société contemporaine, passée, actuelle ou future, à l’égard de chaque individu humain qui la compose. Une responsabilité donc.

Les grandes déclarations sont souvent citées à l’appui du caractère inaltérable de la dignité. Or, pour ma part, j’y vois pourtant une conditionnalité.

Dans la déclaration des droits de l’homme (DDH) de 1948, c’est « la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité »

Dans la déclaration universelle des droits de l’humanité (DDHU) de 2015, c’est la satisfaction des besoins fondamentaux ainsi que la protection des droits intangibles.

Publié dans éthique, politique, droits

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Dolorisme : le débat français

Publié le par Bernard Pradines

Source : L’exaltation du dolorisme pour gagner le ciel     https://www.la-croix.com/Lexaltation-dolorisme-gagner-ciel-2023-03-10-1101258520

Source : L’exaltation du dolorisme pour gagner le ciel https://www.la-croix.com/Lexaltation-dolorisme-gagner-ciel-2023-03-10-1101258520

Le débat français actuel sur la fin de la vie est amené à durer pendant un période avoisinant deux années. Un des thèmes abordés est celui du dolorisme. Objet important de préoccupation de la médecine des personnes âgées, le soulagement des douleurs est un défi, d’autant plus que leur fréquence et leur multiplicité augmentent potentiellement avec l’avancée en âge.

La fin de la vie est redoutée du fait des douleurs que l’on constate ou que l’on prête à ce moment de l’existence. Elles y sont volontiers confondues avec d’autres symptômes pénibles et avec la souffrance en général. Les soins palliatifs et leur évolution sont une avancée considérable pour tenter de limiter ou de supprimer ce spectre d’une fin de vie effrayante.

Rarement assis sur des constats cliniques, le débat actuel se situe souvent sur le plan de la philosophie ou de la religion. Les adversaires des solutions programmées -euthanasie et suicide assisté- sont volontiers accusés d’entretenir un culte de la douleur rédemptrice qui perdura longtemps dans le christianisme calviniste ou catholique.

Peu évoquée est la philosophie antique : le stoïcisme défend une forme de dolorisme. Il s'oppose en ce sens à l'épicurisme et à l'hédonisme, qui prônent la recherche du plaisir ou du bonheur et l'évitement de la souffrance[1].

Revenons au dolorisme chrétien. Il s’inspire de la Passion du Christ, qui a souffert pour racheter les péchés de l’humanité. Ce dogme a heureusement été remis en question dans la deuxième partie du XXème siècle.

Reste à comprendre l’essentiel. Au-delà d’une dimension qualifiée de nos jours de « masochiste », le dolorisme n’était-il pas d’abord une adaptation à l’inévitabilité de la douleur[2] ? Une sorte de justification : transformer la présence des souffrances inéluctables en opportunité positive, rédemptrice, dans un contexte où les moyens de soulager les patients étaient fort limités voire inexistants. Les soins palliatifs ont changé la donne.


[2] Dans le domaine de la naissance, on en trouve une trace tangible dans le chapitre 3 du Livre de la Genèse :

Le Seigneur Dieu dit ensuite à la femme : « Je multiplierai la peine de tes grossesses ; c’est dans la peine que tu enfanteras des fils… » Source AELF.

 

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