Comment aider un senior à définir ses priorités face à la maladie

Publié le par Louis Lacaze

Au cours de ses consultations, le Dr Aanand Naik a pu rencontrer des patients aux pathologies multiples dont il n’était pas souvent possible d’espérer une guérison. Connaitre les priorités permettrait de mieux orienter les traitements.

 

Une cohorte de 64 patients de plus de 65 ans atteints d’au moins trois maladies chroniques ou prenant au moins 10 médicaments par jour a été suivie par l’équipe de recherche de l’auteur.

En leur posant des questions ouvertes au cours de deux séances de 35 à 45 minutes, les chercheurs désignés par le vocable de facilitateurs ont suivi quatre étapes successives.

Une première étape a permis au patient de d’exposer ses priorités sous un angle positif : qu’aimerait-il faire si tel ou tel point négatif, handicapant, était supprimé ?

La deuxième étape cherchait à définir les buts à atteindre en fonction de son état de santé présent et l’objectif souhaité.

La troisième étape soulignait le besoin de rechercher des compromis, certains objectifs recherchés étant incompatibles avec son état général.

La quatrième étape prépare le patient à présenter lui-même au médecin traitant ses valeurs et à lui demander comment il peut l’aider à les respecter. Cette dernière étape fait l’objet d’un document écrit que le patient présentera à son médecin.

 

En fait les valeurs peuvent se regrouper en cinq catégories : avoir des connections sur le plan social ou spirituel, être indépendant, autosuffisant, pratiquer des activités motivantes, trouver un équilibre entre la quantité de vie restante et sa qualité, en dernier lieu être soit autonome soit passif face aux soins dispensés.

 

Le facilitateur devra avancer prudemment dans cette recherche des valeurs du patient qui peut lui déclarer qu’il est venu en consultation pour recevoir un traitement et non pour raconter sa vie. Il est préférable de partir du général avant d’aborder le particulier : que feriez-vous si vous n’aviez pas le souffle aussi court ? S’il est expérimenté l’entretien ne lui prendra pas plus de vingt minutes.

 

La connaissance de la maladie et de ses implications reste naturellement indispensable mais ce sont les valeurs et les préférences du patient qui occupent le premier plan.   

 

Commentaires de Bernard Pradines : démarche intéressante, fondée sur la recherche des symptômes pénibles. Il s’agit d’une catégorie d’évaluation gériatrique qui tient compte de la parole du patient. Je serai davantage  réservé quant au refus implicite d’écouter le patient « raconter sa vie ». En effet, l’expérience m’a montré qu’il est quasi impossible d’écouter une personne âgée sans qu’elle fasse référence à des éléments de vie qui n’ont pas forcément un lien avec la symptomatologie recherchée. Le problème posé ici est encore celui du temps et de l’attention portée aux personnes âgées malades. Il ne suffira pas d’invoquer cette nécessité.     

 

 

Sources :

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