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Les miracles ont un coût

Publié le par Louis Lacaze et Bernard Pradines

 

Avertissement introductif : certes, il convient de garder en mémoire le refus d’acharnement thérapeutique, l’empathie et la compassion à l’égard du patient. Toutefois, le souci d'économie risque de pousser à  porter des pronostics vitaux graves dans des situations qui ne le justifieraient pas. En filigrane se cache la difficulté croissante de déterminer un pronostic définitif. Le texte ci-dessous nous semble démonstratif de cette problématique. Il doit aussi être situé dans un contexte culturel et légal qui est différent du nôtre.

 

Le Dr Zitter et ses confrères jugeaient le cas de la patiente désespéré et en ont informé la famille. Quelle décision prendre? Enchaîner par des soins lourds qui dans le meilleur des cas ne retarderaient l’issue que de peu de temps, ou bien cesser les soins immédiatement ? A la question de la famille : « s’il s’agissait d’une personne de votre famille, que feriez-vous ?" le Dr Zitter a répondu qu’elle interromprait les soins. La famille a toutefois décidé que les soins seraient prolongés et, plusieurs mois plus tard, l’état de la patiente s’est nettement amélioré.

Le Dr Zitter qui a 25 ans de métier, s’est naturellement posé un certain nombre de questions. En général les médecins pèchent plutôt par excès d’optimisme. Dans ce cas précis, la décision de débrancher l’assistance respiratoire aurait-elle été une erreur ? Parler de guérison « miraculeuse» a une connotation religieuse, les qualificatifs de « mystérieuse, inexpliquée » peuvent être préférés.

Le praticien a dû faire face à deux risques. En interrompant les soins, elle aurait supprimé la possibilité d’une guérison inattendue. En continuant les soins, elle s’est exposée à un risque beaucoup plus probable : condamner un patient, qui n’a raisonnablement aucune chance de voir son état s’améliorer, à passer le restant de sa vie branché à des machines qui vont le faire respirer, le nourrir. Tous les sondages auprès du public montrent que cette option n’est jamais retenue. On peut certes penser qu’il s’agit d’une loterie : demander la prolongation des soins donne au patient une chance sur un million de survivre. Mais dans quelles conditions et à quel prix ?

 

Sources :

  • Jessica Nutik Zitter Miracles Don’t Come Cheap

http://opinionator.blogs.nytimes.com/2015/10/21/miracles-dont-come-cheap/  

 

  • N A Christakis Death Foretold: Prophecy and Prognosis in Medical Care

http://jme.bmj.com/content/28/2/129.2.full

Publié dans soins palliatifs

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Vaccination contre le zona ?

Publié le par Bernard Pradines

Depuis le 15 juin 2015, un vaccin contre le zona existe en France : le Zostavax * est disponible au prix de 127,24 € et remboursé à 30 % par l’assurance maladie. Il est donc relativement cher.

Si l'on se fonde sur les résultats d'études, sa balance bénéfice/risque semble en sa faveur dans la prévention du risque de douleur post-zostérienne, en particulier chez des personnes âgées de 60 à 70 ans. Son efficacité à long terme n'est pas encore connue : il existe un doute sur la pérennité de son action au-delà de cinq ans. Toutefois, aucun rappel n'est actuellement conseillé.

Une difficulté de cette vaccination est, comme pour les vaccinations antipneumococcique et antigrippale, la simple diminution du risque d'apparition d'un zona ainsi que de l'intensité des douleurs, non leur prévention totale.

Pour en savoir plus : 

P.-O. Lang, C. Trivalle. Le vaccin contre le zona : vos questions et leurs réponses.  NPG Neurologie - Psychiatrie - Gériatrie, Volume 15, Issue 88, August 2015, Pages 200-205

Rapport du Haut Conseil de la Santé Publique :

http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/hcsp/2013_vaccinationZonaRapport_HCSP.pdf

Publié dans prévention

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