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Fin de la vie : une étude internationale

Publié le par Bernard Pradines

Fin de la vie : une étude internationale

Voici quelques extraits significatifs, traduits par mes soins, des résultats d’une enquête internationale relative aux préoccupations en fin de vie dans quatre pays : USA, Italie, Japon et Brésil. En Amérique et au Japon, ne pas peser sur sa famille du fait des coûts liés aux soins est la première inquiétude, citée comme extrêmement importante par 54 % et 59 % des personnes interrogées respectivement. Les japonais s'inquiètent du coût de funérailles qui peuvent facilement atteindre 24 000 Euros. Un tiers des italiens souhaitent la présence de personnes aimées autour d'eux. Le Brésil est le seul pays où davantage de personnes déclarent qu'elles placent la prolongation de la vie avant la réduction de la douleur et du stress. La religion entre en jeu pour expliquer des différences dans les résultats obtenus. Il y a davantage de catholiques au Brésil que dans aucun autre pays. Bien des brésiliens ont vraisemblablement été influencés par la longue persévérance de leur église à prêcher que la vie devrait être prolongée autant que possible, même par des mesures héroïques. Quatre-vingt-trois pour cent de Brésiliens disent que la religion joue "un rôle majeur" dans leur opinion sur les soins en fin de vie, contre 50 % en Amérique et 46 % en Italie. Au Japon, seulement 13 % affirment que la religion joue un rôle majeur dans leur jugement.
En Amérique, en Italie et au Japon, les personnes diplômées pensent que l’on insiste trop sur la prolongation de la vie et pas assez sur le soulagement de la souffrance. Les gens instruits pensent que les patients et les familles devraient jouer un plus grand rôle dans les décisions de soins en fin de vie.
D’autres études ont constaté que les minorités aux USA sont davantage susceptibles de mourir à l'hôpital que les Américains blancs. Les américains plus riches meurent plus souvent à la maison ou dans un hospice (en France : soins palliatifs) que ceux ayant des revenus inférieurs.

Source : 

Publié dans éthique, fin de vie

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Euthanasie des vieillards : une décision individuelle ?

Publié le par Bernard Pradines

Extrait : "quid de la liberté de choix de celles et ceux qui demandent l’euthanasie ? Question philosophique éternelle, celle du libre-arbitre individuel." 

 

Vif débat permanent autour de la dépénalisation de l’euthanasie en France.
Vouloir se déterminer par soi-même jusqu’au dernier moment de sa vie est un objectif louable qui a accompagné des progrès récents : lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, interdiction de la torture, abolition de la peine de mort, etc.

Pourtant, quid de la liberté de choix de celles et ceux qui demandent l’euthanasie ? Question philosophique éternelle, celle du libre-arbitre individuel.

Au cours de mon exercice auprès des personnes âgées, je fus frappé par la fréquence de l’isolement entrainant la rupture du lien social. Peu ou pas de visites alors qu’elles sont espérées. A quoi me sert-il de vivre si personne ne vient me voir ?

Être âgé, affaibli physiquement et mentalement, dépendant d’autrui pour les actes de la vie quotidienne, souvent éloigné en contrainte de son domicile, voici des conditions bien difficiles. Rajoutons‑y une pression permanente aux économies, que ce soit à la maison ou en établissement.

Mais ce n’est pas tout. Si notre société vit dans l’idée du caractère insupportable des dépenses de santé, en particulier lors de la dernière année de la vie… Si l’on fait peser la charge des frais de maintien à domicile ou d’hébergement sur ses enfants, voire sur ses petits-enfants, comment ne pas envisager sa propre fin au plus tôt ? Au fond, j’ai bien compris ce que vous n’osez jamais me dire : dans l’état 
(1) où je suis, il est temps de partir…

Pour qualifier cette situation en termes acceptables, vous parlerez d’autonomie de décision, de liberté individuelle, de choix personnel, de crainte de l’acharnement thérapeutique 
(2). Vous affirmerez que votre corps vous appartient et que vous souhaitez éteindre vous-même la lumière. Vous direz que l’on achève bien les chevaux (3). Mieux, vous évoquerez la charité ou l’humanisme, c’est selon. Vous pourrez rappeler aussi la nécessaire capacité d’« adaptation », vertu idéaliste rabâchée, sans appréhender que c’est la société toute entière qui peut s’adapter au vieillissement et non l’inverse. Au moins si elle se veut humaine.

(1) « état » pourrait aussi s’écrire « Etat ».
(2) Les professionnels parlent désormais de l’obstination déraisonnable.
(3) Rappel : les chevaux n’ont rien demandé. Ce n’est donc pas une euthanasie.

 

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