Exaspérée de ne pas pouvoir accéder aux patients hospitalisés, lasse de se heurter à la hiérarchie des chefs de service, Sicily Sonners, assistante sociale américaine, a entrepris des études de médecine qui lui ont permis de s’imposer et de démontrer que l’apport de ses compétences pouvait améliorer la prise en charge des patients, en particulier dans le domaine des soins palliatifs. Depuis, si la situation a évolué dans les hôpitaux, l’assistante sociale doit parfois encore convaincre les différents services de son utilité et, une fois entrée, glisser le pied dans la porte pour empêcher sa fermeture.
Une assistante sociale intégrée dans l’équipe médicale va chercher à collaborer avec celle-ci. Ses qualités d’écoute lui ont permis de bien connaître le patient, ses intérêts, son milieu, ses moyens financiers, sa famille. Est-il en mesure de suivre les prescriptions ? Une équipe médicale qui n’aurait pas accès à ces éléments perdrait en efficacité. Il ne viendrait pas à l’idée de beaucoup d’assistantes sociales de se représenter comme spécialistes des soins palliatifs alors qu’elles remplissent constamment cette fonction.
Commentaires de Bernard Pradines. Intéressant de constater ici le caractère indispensable de devenir médecin pour se faire entendre. C’est aussi la trajectoire de la légendaire fondatrice du mouvement des soins palliatifs Cicely Saunders, initialement infirmière. Sans oublier Elisabeth Kübler-Ross qui se porta au secours des patients bien avant de devenir médecin.