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La mort, l’amour et la psychologue

Publié le par Christiane Réal

Image extraite de : https://www.youtube.com/watch?v=x4_mueDwKro

Image extraite de : https://www.youtube.com/watch?v=x4_mueDwKro

Christiane Réal, ancienne psychologue en établissement, témoigne.

La question de la mort est loin de s’exprimer spontanément chez les personnes âgées en établissement. Elle surgit davantage dans leurs familles. Ainsi, j’ai pu constater à quel point l’attachement parental peut dominer tout autre sentiment. Les désirs de la personne âgée, hélas, ne sont pas autant recherchés, écoutés et considérés.

En tant que psychologue, je me situais au plus proche des personnes âgées.

La mort, j'en parlais assez librement. Les personnes âgées étaient contentes que le sujet puisse être abordé. Pas forcément celle qui les concernait directement. Étaient évoqués les décès d'autres résidents, prévisibles ou à venir, voire souhaités. J'utilisais aussi très souvent la lecture de poèmes sur la maladie, la souffrance ou la mort... Le support de la lecture facilitait l’expression et les échanges à ce propos.

M’ont également frappée les confidences, souvent des hommes, ayant une soif d'amour orientée vers des femmes, qu’elles soient résidentes ou faisant partie du personnel. Ceci devait rester secret, car les vieux ont le sentiment que leurs enfants ne tolèreraient pas que ce sujet soit évoqué. J'étais une confidente, ce qui normal quand on est clinicienne.

Au-delà, il eut fallu parler plus librement des directives anticipées, mais c’était bien difficile car le dossier d'accueil de l’EHPAD était axé sur le "nouveau lieu de vie", thème qui rend ardu voire impossible d'aborder l'éventualité du décès.

Commentaires de Bernard Pradines. Très beau témoignage en éloge au travail des psychologues en établissement. Sur la problématique des directives anticipées, j’ai eu l’occasion de m’exprimer sur ce blog. En tout cas, il me semble souhaitable que ce sujet soit abordé lorsque les relations interpersonnelles et la confiance se sont établies entre résident·e et professionnel·le. Je suis perplexe devant le maintien du caractère exclusif du contrefeu intitulé « lieu de vie », comme pour conjurer le fait qu’il s’agit aussi d’un lieu de soins où un quart des français vient terminer sa vie.

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L’engouement pour la mort assistée (13) : une pensée religieuse ?

Publié le par Bernard Pradines

Image issue du site : https://citation-celebre.leparisien.fr/citations/59965

Image issue du site : https://citation-celebre.leparisien.fr/citations/59965

Une convention citoyenne a été convoquée pour plancher sur la fin de vie avec un objectif faussement implicite : aider à la rédaction d’un projet de loi tendant à instituer « l’aide médicale active à mourir » dans notre pays . Autant vous dire que le débat sémantique fait rage autour de ces termes. D’emblée, l’expression « fin de vie » peut être discutée par rapport à celle de « fin de la vie ». De même, la véritable « aide médicale active à mourir » n’est-elle pas l’apanage des soins palliatifs qui font encore cruellement défaut dans de nombreuses zones de notre pays ? Des mesures radicales, irréversibles, expéditives et programmées viendraient-elles pallier à ce manque en impliquant des soignants dans ce qui n’est pas un soin ? Qui n’est pas une aide et qui ne relève pas des soignants ?

Parmi les arguments développés ici ou là, je crois déceler une croyance dans une nouvelle législation apte à procurer une bonne mort, une fin de vie idéalisée. Une sorte de foi dans la loi. Théoriser la mort, voire apporter des solutions, c’est culturellement affaire de pensée religieuse, à un moindre degré philosophique avant de devenir médicale. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ?

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