Décès médicalement assistés ou soins palliatifs. Une question de choix ?
En septembre 2015, l’Etat de Californie et le Royaume-Uni ont examiné un projet de loi pratiquement identique visant à autoriser les décès médicalement assistés. Le projet a été voté en Californie et rejeté au Royaume-Uni. Les médecins américains ont recherché des explications permettant de comprendre cette approche variable de la fin de vie dans des pays différents.
Tout d’abord, ils ont noté qu’historiquement les Américains considèrent avec une certaine méfiance le gouvernement, l’administration, les soins médicaux de plus en plus complexes et agressifs. Ils mettent en avant la liberté individuelle et la possibilité de faire des choix personnels jusqu’à la fin de la vie.
Des études ont montré que cette approche où l’autonomie du malade est prioritaire reléguait au second plan les soins palliatifs dans les établissements de santé. Les malades ne recevaient que peu d’informations sur les soins disponibles, les médecins négligeaient leur devoir d’informer et de guider leurs patients et couraient le risque de les abandonner alors qu’ils étaient particulièrement vulnérables.
Les Britanniques ont une expérience des soins palliatifs déjà ancienne et jugent que se tourner vers le suicide assisté est un constat d’échec. Logiquement, ils ont donc refusé une solution qu’ils considéraient de facilité pour veiller en priorité à apporter un soutien médical et psychologique de qualité aux malades.
L’auteure de l’article présenté ici a pu noter que, dans les états américains autorisant les décès médicalement assistés, il n’y avait que peu de demandes, qu’il était parfois difficile de trouver un médecin acceptant de prescrire un produit mortel. Elle pense que la recherche d’une mort digne ne passe pas obligatoirement par l’autorisation du suicide médicalement assisté mais plutôt par la mise à la disposition de tous d’une infrastructure de soins palliatifs de qualité.
Une contribution du Dr Laura Petrillo aborde le problème sous un angle différent : revient-il au praticien de prendre les devants ? La question se pose surtout pour les malades qui n’ont pas rempli de directives anticipées, ceux qui ne se retrouvent pas sur un pied d’égalité avec leur médecin. Soit ils se sentiront sécurisés puisque celui-ci aborde librement le sujet, soit ils se sentiront abandonnés, auront l’impression que leur vie n’a que peu de valeur, que l’avenir est si sombre qu’une mort rapide est préférable. Un dernier élément doit être pris en compte : le système de valeurs du praticien ne correspond pas obligatoirement à celui du patient, même s’il présente un profil permettant d’envisager un décès médicalement assisté.
Source :
Elizabeth Dzeng
Aid in Dying: a triumph of choice over care?
Dignity is a term that has been embraced by advocates of aid in dying, but perhaps the way to enable a dignified death lies not merely in choice, but through fostering a humanistic, supportive, care
http://www.geripal.org/2016/06/aid-in-dying-triumph-of-choice-over-care.html
Dr Laura Petrillo MD
Can physicians initiate conversations about aid in dying? Should they?
Though the California law requires that the patient has "voluntarily expressed the wish to receive a prescription for an aid-in-dying drug" in order for a physician to write a prescription, there is
http://www.geripal.org/2016/06/can-physicians-initiate-conversations.html