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Çà se répare, donc j’opère

Publié le par Papi

Çà se répare, donc j’opère

Si le Dr Jason Johanning spécialiste de chirurgie vasculaire à l’université du Nebraska avait décidé d’être chirurgien c’était pour avoir le plaisir de réparer une fois pour toutes les dégâts qu’il découvrait sous son bistouri, pendant que ses confrères gériatres se pencheraient sur les polypathologies chroniques de leurs patients sans jamais en guérir aucune.

Le contact avec le monde réel a sérieusement ébranlé ses certitudes. La toute-puissance du chirurgien trouve ses limites avec les personnes âgées qu’il rencontre, atteintes de polypathologies chroniques. Dès lors, il n’est plus possible de considérer une maladie comme une anomalie isolée qui peut être totalement corrigée du fait d’une intervention médicale. « Il y a une fracture, ça se répare, donc j’opère» équivaut à déplacer les transats sur le pont du Titanic. Les traitements ne peuvent pas procurer une guérison complète en restituant la normalité du sujet. Est-il essentiel de prolonger sa vie le plus longtemps possible ? Ne vaudrait-il pas mieux prendre en compte l’état général de santé du patient, l’informer des alternatives possibles, entendre ses préférences ?

La complexité de telles situations souligne l’importance d’une large concertation entre chirurgien, gériatre, spécialiste en soins palliatifs, le malade lui-même et sa famille. Faire accepter que la médecine n’est pas toute puissante, qu’il n’existe pas de traitement possible exige souvent de grandes qualités de communication.

Sources

On assiste actuellement aux USA à une sérieuse remise en question de la toute-puissance des chirurgiens qui eux-mêmes reconnaissent que ce retour du pendule était inévitable.

“Just "Fix-it" http://www.geripal.org/2014/07/just-fix-it.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+Geripal+%28GeriPal%29

An outcomes model of medical decision making.

 http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed?term=1991[pdat]+AND+lynn+j[author]+AND+outcomes&TransSchema=title&cmd=detailssearch

Medical decisions: an appeal for reasonableness.

 http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed?term=pediatrics[Jour]+AND+1996[pdat]+AND+silverman[author]+AND+reasonableness&TransSchema=title&cmd=detailssearch

Surgeons' Decisions and the Financial and Human Costs of Medical Care

 http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMp1009621

And I Think That We Can Fix It http://journals.lww.com/annalsofsurgery/Abstract/publishahead/_And_I_Think_That_We_Can_Fix_It___Mental_Models.97833.asp x

Surgical decision-making for elders: GeriBoards, prehab, and other great ideas

 http://www.geripal.org/2014/08/surgical-decision-making-for-elders.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+Geripal+%28GeriPal%29

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Teigneux et chipies ne s’améliorent pas avec l’âge

Publié le par Papi

Au cours des vingt dernière années, de nombreuses études ont abordé les problèmes de maltraitance dans les établissements d’accueil des seniors. Une maltraitance infligée en majorité par des membres de la famille, plus rarement par des soignants. Une nouvelle étude, dirigée par le Dr Pillemer, professeur de gériatrie à l’université Cornell aux Etats-Unis vient d’être publiée. Elle porte sur les actes de maltraitance dont seuls les résidents sont responsables.

 Cette étude concerne dix établissements et plus de 2000 résidents. Au cours d’une période de 4 semaines :

- un résident sur cinq a été impliqué dans un acte de maltraitance,

- 16% des résidents ont été violemment apostrophés ou insultés,

- 10,5% ont vu des intrus entrer dans leur chambre, parfois fouiller dans leurs affaires,

- 6% ont reçu des coups ou ont été mordus,

- 1% ont été victimes d’incidents à caractère sexuel (paroles, exposition, contacts physiques, propositions).

Les auteurs de brimades peuvent aussi bien être des hommes que des femmes. Ils sont souvent atteints de démence légère, agressifs, désagréables de nature et ont gardé la capacité de se déplacer.

Voici quelques exemples concrets :

- le clan des octogénaires refuse d’accueillir une nonagénaire et inversement.

- les chaises vides dans un groupe ne sont jamais libres, donc refusées à autrui.

- les équipes de jeux sont toujours au complet.

On peut imaginer la douleur  des familles mises au courant de ces situations par leur parent. Alors qu’elles sont déjà souvent culpabilisées pour avoir placé la grand-mère en maison de retraite. Se retrouver désarmé face à des comportements qu’on croyait disparus à la sortie des écoles primaires est pour elles un véritable cauchemar.

Les auteurs de l’étude soulignent que ces brimades sont rarement signalées, parfois difficiles à repérer et pensent que le personnel des établissements d’accueil a besoin de recevoir une formation lui permettant de réagir efficacement face à de telles situations.

Sources

Un article de New-York Times : Mean Girls in the Retirement Home  By Jennifer Weinerjan.

http://www.nytimes.com/2015/01/18/opinion/sunday/mean-girls-in-the-retirement-home.html?_r=0

L’étude du Dr Pillemer : Study Highlights Prevalence of Mistreatment Between Nursing Home Residents

http://weill.cornell.edu/news/pr/2014/11/study-highlights-prevalence-of-mistreatment-between-nursing-home-residents-pillemer-lachs.html  

Teigneux et chipies ne s’améliorent pas avec l’âge

Publié dans maltraitance

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