Les thérapies relationnelles (1/4)
Il s’agit ici de l’art, de la musique, des ateliers autobiographiques, des spectacles de clowns, de la présence d’animaux, des jardins dits thérapeutiques ou même des robots qualifiés d’émotionnels ; une approche pas à pas, à tâtons, empirique, collective ou individualisée en fonction du contexte et du résultat obtenu dans l’accompagnement.
Pour ma part, j’ai perçu un changement radical à partir du moment où une animatrice est arrivée dans le service de Soins de Longue Durée [1] du Centre Hospitalier d’Albi en 1999, lieu d’hébergement et de soins où j’ai exercé pendant 18 ans et demi. Nous avions alors posé de prime abord l’indication d’animation pour les patients en souffrance physique et/ou psychique exprimée ou observée en particulier chez les personnes qui notifiaient leur ennui; il s’en était suivi une diminution nette, longtemps attendue, des médicaments psychotropes tels que les neuroleptiques ou les benzodiazépines, ainsi que des antalgiques.
De manière plus générale, nous avons connu bien des espoirs dans la recherche sur les médicaments contre la maladie d’Alzheimer et les affections apparentées. Entre autres, la perspective d’un vaccin a longtemps entretenu les espérances.
Une lente prise de conscience nous a amenés à faire le deuil pour longtemps du médicament-miracle. Ceci a conduit à réorienter l’accompagnement de ces patient(e)s vers un renforcement de toute mesure non médicamenteuse propice, le fut-elle pour une seule personne.
En 2003, la principale agence de santé française, l’ANAES [2], énonce que « l’accompagnement des malades et de leur famille, l’organisation de leur prise en charge et des interactions des différents professionnels nécessitent une réflexion globale mais les réponses ne peuvent être à ce jour de nature scientifique. » A nouveau en décembre 2011 dans les écrits de l’HAS [3] qui a succédé à cette première agence, il est confirmé dans le domaine des thérapies non médicamenteuses que : « aucune des approches actuellement utilisées n’a réellement fait la preuve d’une quelconque efficacité. » Depuis 2011, la donne n’a pas changé malgré la conduite d’études telles qu’ETNA 3 comparant trois approches non médicamenteuses[4]. Bien sûr, ceci ne préjuge pas de l’avenir où des indicateurs plus adaptés verront le jour. De plus, une orientation actuelle envisage des interventions « multidomaines » qui conjuguent plusieurs approches, médicamenteuses et non médicamenteuses. A suivre …
[1] Soins de Longue Durée : anciennement dénommé « Long Séjour », ce service comportait 90 places occupées par des personnes âgées et malades.
[2] ANAES : Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé
[3] HAS : Haute Autorité de Santé
[4] ETNA 3 :
la stimulation cognitive
la thérapie par réminiscence
un programme de prise en charge individualisé