La salle d’attente
« Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce en serait la salle d'attente.» Jules Renard
En fait, combien de visiteurs supportent mal d’avoir à attendre plus de dix minutes dans la salle d’attente du médecin ? Certains peuvent faire de savants calculs pour découvrir un créneau horaire susceptible d’atténuer leur irritation mais ne semblent pas avoir découvert une parade absolue au mal. Rechercher les causes possibles de la longueur imprévisible de certaines consultations devrait permettre d’accepter l’attente avec plus de philosophie.
On doit prendre en compte l’allongement de l’espérance de vie des seniors avec son cortège inévitable de polypathologies, passagères ou chroniques. Un médecin qui recevrait un patient toutes les dix minutes ne courrait-il pas le risque de commettre des erreurs ? Le patient doit avoir le temps d’exposer ses problèmes. Le médecin à son écoute pourra dégager l’essentiel du superflu et aboutir à un diagnostic correct.
Le climat de confiance qui doit s’établir entre le praticien et le patient sera au moins aussi important que l’ordonnance qui sera rédigée. Il ne pourra jamais exister si le patient se sent « expédié » au bout de quelques minutes sans avoir eu l’occasion de pouvoir librement s’exprimer face à une personne entièrement à son écoute.
Sur un plan plus général on peut regretter l’intrusion des lois de l’économie dans le domaine de la santé. La recherche systématique du rendement, donc du profit, n’est pas compatible avec les intérêts des patients. Supprimer des lits d’hôpital, surcharger les infirmières de travail conduit trop souvent à des états dépressifs, du surmenage et une qualité des soins sacrifiée.
Commentaire de Bernard Pradines
Bien sûr, les salles d’attente sont fort différentes. Celles des Urgences ne sont pas celles des généralistes ni celles des spécialistes. Pourtant toutes ont un point commun qui me semble peu abordé dans le texte ci-dessus : celui de l’imprévisibilité de la longueur des consultations. Sans compter les urgences qui se rajoutent à une planification parfois illusoire. Ceci dit, il ne serait pas interdit de viser à des programmations qui dépendraient du degré d’urgence mais aussi des capacités à attendre longuement. Il en va ainsi de personnes souffrant de troubles cognitifs pour lesquelles toute contrainte inhabituelle est déstabilisante. Plus facile à dire qu’à faire, j’en conviens en ces temps de pénurie médicale.
Source :
5 ways assembly line medicine harms patients
When we go to the deli, we expect to take a number and wait in line. Accomplishing any task at the department of motor vehicles can be an ordeal of waiting and then being herded out the door. This ...
https://www.kevinmd.com/blog/2018/06/5-ways-assembly-line-medicine-harms-patients.html