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La salle d’attente

Publié le par Louis Lacaze

La salle d’attente

« Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce en serait la salle d'attente.» Jules Renard

En fait, combien de visiteurs supportent mal d’avoir à attendre plus de dix minutes dans la salle d’attente du médecin ? Certains peuvent faire de savants calculs pour découvrir un créneau horaire susceptible d’atténuer leur irritation mais ne semblent pas avoir découvert une parade absolue au mal. Rechercher les causes possibles de la longueur imprévisible de certaines consultations devrait permettre d’accepter l’attente avec plus de philosophie.

On doit prendre en compte l’allongement de l’espérance de vie des seniors avec son cortège inévitable de polypathologies, passagères ou chroniques. Un médecin qui recevrait un patient toutes les dix minutes ne courrait-il pas le risque de commettre des erreurs ? Le patient doit avoir le temps d’exposer ses problèmes. Le médecin à son écoute pourra dégager l’essentiel du superflu et aboutir à un diagnostic correct.

Le climat de confiance qui doit s’établir entre le praticien et le patient sera au moins aussi important que l’ordonnance qui sera rédigée. Il ne pourra jamais exister si le patient se sent « expédié » au bout de quelques minutes sans avoir eu l’occasion de pouvoir librement s’exprimer face à une personne entièrement à son écoute.

Sur un plan plus général on peut regretter l’intrusion des lois de l’économie dans le domaine de la santé. La recherche systématique du rendement, donc du profit, n’est pas compatible avec les intérêts des patients. Supprimer des lits d’hôpital, surcharger les infirmières de travail conduit trop souvent à des états dépressifs, du surmenage et une qualité des soins sacrifiée.

 

Commentaire de Bernard Pradines

Bien sûr, les salles d’attente sont fort différentes. Celles des Urgences ne sont pas celles  des généralistes ni celles des spécialistes. Pourtant toutes ont un point commun qui me semble peu abordé dans le texte ci-dessus : celui de l’imprévisibilité de la longueur des consultations. Sans compter les urgences qui se rajoutent à une planification parfois illusoire. Ceci dit, il ne serait pas interdit de viser à des programmations qui dépendraient du degré d’urgence mais aussi des capacités à attendre longuement. Il en va ainsi de personnes souffrant de troubles cognitifs pour lesquelles toute contrainte inhabituelle est déstabilisante. Plus facile à dire qu’à faire, j’en conviens en ces temps de pénurie médicale.

Source :

La salle d’attente
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Dix choses à ne pas dire quand on présente des condoléances

Publié le par Louis Lacaze

Il vaut mieux éviter de prononcer les phrases qui suivent :

– « Cesse de pleurer, tu te fais du mal. »

 Exprimer sa peine est une réaction normale devant la mort.

2 – « Tu devrais te laisser aller, ou alors tu auras encore plus mal. »

 Certaines personnes ne versent pas de larmes, ce qui ne prouve pas qu’elles n’ont pas de chagrin et qu’elles n’en exprimeront pas davantage plus tard.

3 – « Au moins il/elle ne souffre plus. » 

Remarque inutile, puisque ceux qui restent continuent à souffrir.

4 – « Vous devez être forte. »

 Sous-entend que la souffrance du deuil n’est pas naturelle, qu’on doit la dominer.

5 – « Dieu a décidé de le/la rappeler près de lui. »

 Personne ne peut avoir la prétention de connaître les décisions de Dieu. Un non-croyant est susceptible de réagir négativement.

6 – « Essayez de ne plus trop y penser. » 

Il est au contraire normal et nécessaire de parler de la personne disparue.

7 – « Je sais ce que vous ressentez. »

 Ce n’est pas vous qui avez perdu un proche, toutes les situations sont différentes.

8 – « Au moins il a eu une longue vie. »

Qu’est-ce qu’une longue vie ? A partir de quel âge ?

9 –« Vous êtes favorisé(e). Vous avez de l’argent, vous êtes jeune, vous pourrez refaire votre vie. »

La perte d’une personne aimée est toujours très douloureuse. Aucune comparaison avec d’autres épreuves, aucun projet de vie à venir ne pourra atténuer la douleur.

10 – « 6 mois / 2 ans ont passé, le moment est venu de tourner la page. »

 Fixer une date limite au chagrin dénote un manque de sensibilité et n’apportera aucun réconfort à la personne qui souffre.

 

Commentaires de Bernard Pradines :

Ne nous faisons aucune illusion ; il n’existe aucune technique, aucune astuce, aucun truc « pratico-pratique » pour être soi-même, comme témoin, à l’aise avec ce genre de situation.

Je suis frappé par cette nécessité culturelle de dire quelque chose, au risque de dire n’importe quoi. Le silence, il est vrai, nous fait peur. En fait, le mieux est de ne rien dire et d’attendre ce que la personne en chagrin peut exprimer. Surtout lorsqu’elle abordera une dimension positive, il est alors loisible, sans artifice, en sincérité, de renforcer cette appréciation. Mais l’essentiel est à la présence bienveillante. Toute récrimination de l’endeuillé envers cette attitude pourra témoigner de la vanité de notre démarche empathique sans l’invalider définitivement.

 

Source : L’article de Caring.com résumé ici n’est plus disponible en téléchargement. GérontoLiberté a pu trouver un texte traitant le même sujet.

Dee Lundgren :

Publié dans famille, fin de vie, respect

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