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De la théorie à la pratique

Publié le par Bernard Pradines

Publié dans isolement, solitude

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Un taux de pollution modeste peut tuer

Publié le par Louis Lacaze

Vingt-cinq ans ont passé mais le cri d’alarme poussé par le Dr Jean Scheffer n’a rien perdu de son actualité : « même les bons indices Atmo tuent ». Ces indices qui mesurent le degré de pollution de nos villes n’ont pas suivi l’évolution des connaissances médicales et ne reflètent plus les dangers de la pollution pour la santé. Une étude récente portant sur 203 887 britanniques, soit dix fois plus que les études antérieures, a permis d’évaluer avec précision la corrélation entre le taux de PM 2.5 et les cas de bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO), troisième cause de décès à l’échelle mondiale.

 

Chez les personnes étudiées vivant dans des secteurs où le taux de PM 2.5 dépasse la norme fixée par l’OMS (10 µg par m3 d’air, à comparer à la norme européenne de 25 µg) les résultats ont montré que chaque palier de 5 µg était corrélé à une augmentation de 52% des cas de BPCO, pathologies dont on connait le caractère irréversible. Ce palier correspond à une perte de deux années d’espérance de vie, avec des effets quatre fois plus importants que le tabagisme passif au domicile.

 

Une corrélation inattendue a retenu l’attention des chercheurs : pour un taux de pollution identique, chez les populations économiquement défavorisées, les effets nocifs de la pollution multiplient par deux le risque de détérioration de la fonction pulmonaire et par trois le risque de présenter une BPCO.

 

L’étude portait sur des polluants principalement émis par les gaz d’échappement des voitures, la combustion de carburant d’origine fossile par les usines et le chauffage. Si des mesures visant à limiter cette pollution sont à l’ordre du jour, les simulations effectuées ne permettent pas d’espérer une baisse du taux de pollution rejoignant la norme avant 193 ans.

 

Actuellement, la pollution tue 98 personnes sur 100 00 par an en Grande Bretagne et réduit l’espérance de vie de 1,5 an. En Allemagne, l’exposition à un air pollué provoque 154 décès prématurés par an pour 100 000 habitants et 2,4 ans de perte d’espérance de vie. En Europe, près de 800 000 personnes décèdent prématurément tous les ans, victimes d’affections pulmonaires et cardiovasculaires.

 

Conclure par une phrase optimiste ne peut pas s’envisager. Des accords de Rio à ceux de Paris la liste des déceptions s’est allongée, le poids des maîtres de l’économie mondiale allié à une certaine indifférence générale ne laisse guère de place à l’optimisme. Les victimes de la pollution ne sont-elles pas encore une fois pour une grande part les personnes âgées 1 ?

1 - A titre d'exemple, le projet Aphekom relatif à dix villes européennes a estimé que « le fait d’habiter à proximité de grands axes de circulation pourrait être responsable d’environ 15 à 30 % des nouveaux cas d’asthme de l’enfant, et, de proportions similaires ou plus élevées de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et de maladies coronariennes chez les adultes de plus de 65 ans » (InVS, 2012).

 

Image extraite de l’article suivant :

Image extraite de l’article suivant :

  Sources :

 

Doiron D, de Hoogh K, Probst-Hensch N, Fortier I, Cai Y, De Matteis S, Hansell AL. Air pollution, lung function and COPD: results from the population-based UK Biobank study. Eur Respir J. 2019 Jul 8.

Les présentations de l’article :

Et pour aller plus loin :

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