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suicide assiste

Fin de vie : ma contribution au débat

Publié le par Vincent Ronca, directeur d’EHPAD

GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO

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Je dirais aujourd'hui que jamais ce sujet n'a été aussi important depuis que la médecine a fait des progrès. Durant toute l'histoire de l'humanité, l'agonie était considérée comme un stade normal des derniers instants de la vie. Elle ne connaissait alors que deux remèdes : la mort brutale donnée par un tiers, ou bien la prière. Le premier est aujourd'hui puni par la loi et le second est en voie de disparition. Pour le grand public, la solution ne peut se trouver que dans les progrès de la médecine avec une volonté d'abréger la vie. La difficulté d’aujourd'hui, c’est qu'un grand nombre de personnes ignore que les progrès de la médecine peuvent permettre un accompagnement de l'agonie plutôt que son abrogation. 

Dans le cadre de la fin de vie, je ne parle ici que de l'agonie, et pas des autres aspects. Je pense que c'est elle qui effraie le plus aujourd'hui nos contemporains. La spiritualité permettait, lorsque les religions étaient plus répandues dans les sociétés, de mieux accepter cette phase. La sédation profonde me semble être aujourd'hui une solution qui devrait rassurer. Pourtant, d'un point de vue idéologique, il s'agit d'une demi-mesure : le malade est vivant, mais n'existerait plus. C'est une situation qui déconcerte. Particulièrement dans une société où le temps doit nécessairement être comblé par des actions. La sédation profonde peut être considérée comme une inaction, alors que l'euthanasie, non : elle est une aide « active » à mourir. C'est mal connaître le travail réalisé par l'équipe qui accompagne la sédation profonde. Je pense que c'est pour cela que l'euthanasie est autant plébiscitée : il y a de l'action et cela est visible à brève échéance. Il est aussi plus facile pour l'entourage d'entrer dans la phase de deuil.

La question aujourd'hui est donc de savoir si la médecine doit s'adapter à l'opinion publique, qui s'éloigne de la spiritualité et souhaite des actions visibles et rapides, ou bien c'est à l'opinion publique de s'informer sur les progrès de la médecine et de comprendre que le "temps long" peut être aussi source d'apaisement. Personnellement, j'aurais tendance à dire que nous devons respecter la vie et lui laisser le temps de faire son chemin.

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L’engouement pour la mort assistée (14). Jean-Marie Gomas témoigne.

Publié le par Bernard Pradines

Quelques difficultés techniques, concernant surtout le son, n'altèrent pas le grand intérêt de la rediffusion avec débat de l’exposé sans langue de bois du 9 janvier 2023.

Ici, le Docteur Jean-Marie Gomas donne son opinion fondée sur sa grande expérience. En présence, entre autres, de Véronique Lefebvre des Noëttes.

 Il convient d'écouter celles et ceux qui sont depuis longtemps en présence professionnelle des personnes en fin de vie. Celles et ceux qui ont été les premières et les premiers en France à promouvoir les soins palliatifs, soins qui font désormais l'unanimité quant à leur utilité et, mieux, leur nécessité. Celles et ceux qui ont consacré leur vie professionnelle à s'efforcer d'apaiser ce moment important de la vie pour des milliers de patients, leurs familles et leurs proches. Celles et ceux qui ont des choses à dire sur la complexité de cette approche, loin des raccourcis rapides et des déductions hâtives sous le coup d’émotions considérables et inoubliables. D’où des propositions radicales de mort programmée qui peuvent rendre chaque jour un peu plus perplexe sur le décalage ainsi perçu avec la réalité.

Le Docteur Jean-Marie Gomas est de celles et ceux qui ont à dire et même à écrire sur ce sujet comme c’est le cas dans son ouvrage coécrit avec Pascale Favre et publié le 6 avril 2022 (lien ci-dessous).

Dans « Fin de vie, peut-on choisir sa mort » paru le 6 avril dernier, une phrase : « Il n’y a pas de mort indigne. Il y a des morts dans des conditions indignes. »

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Livre recommandé :

L’engouement pour la mort assistée (14). Jean-Marie Gomas témoigne.
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