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vivre ensemble

Conseil de la Vie Sociale

Publié le par Bernard Pradines

Image issue de : https://ehpad-fondationgrimaud.fr/elections-des-membres-du-conseil-de-la-vie-sociale/

Image issue de : https://ehpad-fondationgrimaud.fr/elections-des-membres-du-conseil-de-la-vie-sociale/

Le conseil de la vie sociale (CVS) est une instance élue, consultative, obligatoire, dans les établissements sociaux et médico-sociaux français dont les EHPAD. Il  vise à associer les usagers, au fonctionnement de ces établissements. Il était déjà prévu dans la loi 2002-2. Il se veut un outil de dialogue entre le résident, ses proches, la direction et la gouvernance.

Nous avons déjà relevé en 2022 qu’une très grande proportion des résidents, des familles et des personnels ne connaît pas son existence et son rôle. Les associations d’usagers estiment qu’un CVS sur cinquante seulement est opérationnel[1]Un décret récent, applicable au 1er janvier 2023, régit son fonctionnement [2].

Le CVS doit comporter à minima :

✓ deux représentants des résidents,

✓ un représentant des familles ou des représentants légaux, (selon la nature de l’établissement)

✓ un représentant des professionnels,

✓ un représentant de l’organisme gestionnaire (ex : président de l’association).

Le nombre maximum de membres n’est pas fixé par la loi.

Les représentants des résidents et des familles sont toujours majoritaires : le nombre cumulé des représentants des familles et résidents doit être supérieur à la moitié du nombre total des membres inscrits du conseil.

Depuis le 1er janvier 2023, d’autres personnes peuvent siéger au CVS [3].

Des personnes extérieures dont les personnes qualifiées peuvent demander à siéger.

De plus, toute personne peut être invitée par le Conseil, à titre consultatif, en fonction de l’ordre du jour.

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Burn-out et résilience

Publié le par Louis Lacaze

Burn-out et résilience

Si les ravages du burn-out dans le milieu médical ont occupé le premier plan de l’actualité pendant les vagues de la covid-19, le mal est endémique et frappe en fait tous les milieux professionnels.

Comment le définir ? C’est un état psychologique causé par un stress prolongé caractérisé par un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation et une sous-évaluation de ses capacités professionnelles. Il peut déboucher sur une forme de cynisme. La dépersonnalisation fait de vous subjectivement une victime, tous les problèmes tombant sur vous et n’affectant pas les autres ; par exemple, pourquoi faut-il que ces patients viennent vous compliquer la vie au lieu d’aller ailleurs ? Le burn-out bloque la réception de toute émotion positive et détruit la résilience qui peut se définir par la faculté de voir le positif lorsqu’il se présente. Il est plus difficile de se concentrer sur le patient qui va vous laisser indifférent ; le nombre d’erreurs médicales est plus élevé dans les établissements à fort taux de burn-out. En 2021 un taux de 55% de burn-out a été courant dans les hôpitaux américains et a pu se situer à 70-75% dans la tranche de 18 à 29 ans.

La recherche a montré que, dans nombre d’activités diverses, le personnel était stable à condition qu’il apprécie vraiment ce qu’il fait pendant au moins 20% de son temps de travail. Les cadres ont donc tout intérêt à ce que cet équilibre minimal 20-80 soit respecté. Pouvoir envisager un plan de carrière, voir la qualité de son travail reconnue, se voir confier des responsabilités semble plus motivant qu’une augmentation de salaire qui va diminuer l’insatisfaction sans vraiment l’éradiquer et n’incitera pas à travailler davantage.

On connaît mieux les signes annonciateurs du burn-out et les stratégies permettant de conserver une bonne résilience. Si une certaine variété dans le travail est appréciée, une rotation exagérée est déstabilisante. Cette diversité peut être apportée par des réunions, des stages. Le sentiment de faire partie d’un groupe est un élément protecteur. Un service peut être composé de quantités de personnes mais elles n’ont pas forcément sentiment de former une équipe. Si la communication et l’entraide entre collègues sont difficiles, le travail manquera de flexibilité, la fatigue augmentera.

De leur côté il revient aux actifs de choisir - dans la mesure du possible- un emploi motivant et de veiller à trouver des dérivatifs. Sont cités le yoga, la méditation, l’exercice physique, la marche, le vélo, la vie de famille. Cette recherche d’un équilibre est primordiale.

Janet Bull, médecin en soins palliatifs, suggère une technique de protection visant à renforcer la résilience qui n’est pas une qualité innée répartie par parts égales entre les individus mais peut se développer et s’entretenir. Il s’agit de rédiger régulièrement un mot de reconnaissance en mettant par écrit trois petites choses qui ont pu vous apporter une certaine satisfaction dans la journée. Il est aussi possible de s’associer à plusieurs sur internet et de partager les expérience. L’apport de cet exercice est jugé très positif par ses adeptes.

Toutefois, si votre cadre de travail est imperméable à vos problèmes, refuse tout changement apportant une amélioration, le moment est peut-être venu d’aller voir ailleurs.

Commentaires de Bernard Pradines. Le burnout a été longtemps décrit comme une pathologie personnelle liée à une fragilité individuelle. Les parentés avec la dépression ont été niées. Progressivement émerge le constat qu’une institution peut être génératrice de burnout, voire dépressogène. Un grand progrès dans la compréhension de l’interaction entre fragilité individuelle et contraintes collectives. Je ne suis pas convaincu par une définition restrictive du burn-out qui me semble pourtant très proche, en pratique, de la dépression. Mieux, il s’agirait plutôt d’une forme clinique de dépression. Si cette acception n’est pas approuvée, c’est par difficulté à admettre que le travail peut être dépressogène. Le reconnaître serait remettre en question un des fondements de notre société, un tabou qui ne se discute pas. Le rôle de l’environnement humain est de premier ordre dans le dépistage du burn-out et dans son traitement. Malheureusement, un tel diagnostic et le traitement adéquat demandent bienveillance et compassion. La personne en burn-out offrant un exemple peu enviable voire redouté pour soi-même, se montrant souvent de surcroît critique envers autrui, les soins nécessaires tardent à venir. Ainsi se complète un tableau de dépression caractérisée, d’autant que des éléments environnementaux ou endogènes contribuent à aggraver la pathologie.

La dernière phrase de cet article me semble originale et intéressante. En effet, elle fait allusion à une inadéquation du travail à la personne souffrante. Généralement, c’est la notion inverse qui est seule envisagée : un individu qui ne correspond pas au travail considéré ou à ses changements. Autrement dit, le travail serait toujours « normal », seule l’adaptation de l’individu ne le serait pas*.

Janet Bull MD soins palliatifs, Arif Kamal professeur de médecine invités de Geripal animé par Alex Smith MD et Eric Widera MD:

The great resignation is upon us.  Geriatrics and palliative care are not immune to this, nor are we immune to the burnout that is associated with providers leaving their jobs. 

Le Dr Smith a choisi d’interpréter la dernière strophe de la chanson Five more minutes de McCreery demandée par le Dr Arif. Elle s’écoute à partir de 2 minutes 40 au compteur. On peut naturellement écouter la version complète : youtube

Un test pour mesurer son risque personnel de burn-out (anglais très simple) :

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