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exercice physique

Un petit geste de gentillesse peut avoir des conséquences inattendues

Publié le par Louis Lacaze

Un petit geste de gentillesse peut avoir des conséquences inattendues

Evoluer dans un milieu propice aux rencontres de séniors offre continuellement l’occasion d’accomplir un geste d’aide. Mais il arrive qu’une réaction spontanée peut se retrouver freinée par la peur de se heurter à un refus, d’être jugée envahissante, de voir son geste mal interprété.

L’importance des actes de générosité gratuits, spontanés, est reconnue depuis longtemps. Pour le Talmud, le début et la fin de la Torah consistent à accomplir des actes de bonté. Pour le poète anglais Wordsworth, la meilleure part de la vie de quelqu’un de bien se trouve dans les petits gestes de bonté et d'amour, anonymes et gratuits, qu'il a effectués.

Le sujet est revenu sur le devant de la scène avec des chercheurs qui ont mesuré et noté les réactions à la fois du donneur et du récepteur. A la suite d’une expérience où une équipe a demandé à des passants de les prendre en photo, une contradiction a pu être notée : ceux qui ont demandé à être photographiés ont sous-estimé la disponibilité des personnes sollicitées et surestimé la difficulté qu’ils éprouveraient en sollicitant de l’aide. Ils avaient aussi sous-estimé le plaisir ressenti par les personnes qui avaient accepté de prendre les photos (4 refus pour 100 demandes) interrogées au fur et à mesure de l’expérience. Si pour le donneur le geste était sans importance, il restait fixé dans la mémoire du récepteur.

En fait le donneur est récompensé de son geste qui va déclencher chez lui une impression d’euphorie, d’énergie accrue, un moment de sérénité et de calme qui peut se renouveler au simple souvenir de l’évènement. L’analyse biochimique a pu montrer des changements positifs avec la hausse de neurotransmetteurs tels que l’ocytocine et la vasopressine, une baisse de niveau des hormones de stress ainsi qu’une modification positive des fonctions immunitaires. Les auteurs des recherches espèrent que les conclusions de leurs travaux vaincront les réticences éventuelles.

Commentaires de Bernard Pradines. Il s’agit ici d’un continent encore largement inexploré. Conditionner la santé à la simple absence de maladie est désormais invalidé par l’OMS dans le préambule de sa constitution de 1946 : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » Quelle est la part du bien-être ainsi défini dans la prévention des maladies, dans les possibilités curatives ? Question trop complexe pour une réponse au cas par cas. Autrement dit, par exemple, quelle est la part du sentiment de bien faire lors de l’exercice physique dans le maintien d’une bonne santé ? Idem pour l‘alimentation équilibrée, la non-consommation d’alcool et de tabac, les autres « bonnes actions » dont il est question ci-dessus. Quelle importance de la reconnaissance positive des comportements vertueux par autrui ? Il ne s’agit pas ici de faire l’éloge de l’idéalisme qui attribue une maitrise démesurée de l’esprit sur le corps. Ma profession ne devrait jamais dériver vers cette assertion qui aboutit à faire reposer sur le malade la responsabilité de sa maladie. Non, il reste à mieux comprendre comment et dans quelle mesure l’intégration sociale et relationnelle conditionne l’intégrité physique et mentale au cours de la vie. Il en va des conditions de travail à améliorer et de la reconnaissance, par exemple, des travaux pénibles trop souvent méprisés. Les différences d’espérance de vie et d’espérance de vie sans incapacité devraient nous encourager dans cette voie.

Sources

Catherine Pearson, The New-York-Times, The Unexpected Power of Random Acts of Kindness
Catherine Pearson, The New-York Times, Go Ahead, Ask for Help. People Are Happy to Give It.

Larry Dossey Explore (supports open access) : The Helper's High

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Un pari fou

Publié le par Bernard Pradines

Images issues des sites : https://hg2.com/venue/running-in-paris/  et  https://frequence-running.com/blog/ou-courir-a-paris/
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Imaginez une grande ville où les personnes âgées auraient leur place. J’ai essayé d’y parvenir ce dernier week-end.

Non, ne pensez pas à cette voiture qui vrombit à 20 cm derrière vous quand vous ne dégagez pas suffisamment vite du passage pour piétons où le bonhomme vert vous donne pourtant la priorité. Allez, vous avez quand même fini par survivre.

Non, ne vous offusquez pas parce que la trottinette qui vous a frôlé aurait pu vous faire tomber au moindre écart. Mais ceci n’a pas eu lieu grâce à l’habilité du trottinetteur ! Béni soit son âge.

Non, ne criez pas au scandale si le vélo qui passe au feu rouge a failli vous renverser. Merci au cycliste de vous avoir épargné.

Non, ne soyez pas grognon si la loi du plus rapide distribue les places assises dans les transports en commun. Vous aurez peu de chances de vous asseoir, mais ne vous plaignez pas : rester debout et se cramponner est excellent pour vous maintenir en forme car vous êtes trop souvent assise ou assis.

Non, n’allez pas un dimanche matin dans ce jardin public où l’espace appartient seulement à ceux qui courent ; c’est à celle ou celui qui sera le plus rouge ou la plus suante. Attention, ils foncent tout droit tant leur regard est perdu dans leur effort intérieur et leur trajectoire déjà déterminée. Ils travaillent durement pour leur santé, pas la vôtre. Evitez-les soigneusement sans leur adresser une parole qu’ils ne comprendraient pas et qui accroitrait leur essoufflement s’ils y répondaient.

Non, ne redoutez pas ce jeune homme qui, sur patins à roulettes, vous a évité une hospitalisation grâce à son agilité. Ne le remerciez pas, il ne comprendrait pas votre sollicitude. Après tout, vous avez peut-être échappé grâce à lui aux frais de funérailles à la charge de votre famille.

Non, ne vous étonnez pas si vous êtes une des seules personnes âgées rencontrées dans la partie touristique de la ville. Peut-être ont-elles quelques raisons de ne pas s’y aventurer. Après tout, vous auriez pu vous informer.

Non, ne soyez pas surpris si des incidents éclatent ici ou là entre ces damnés de la ville déshumanisante. Un lieu où l’on ne se connaît pas, où l’on est trop nombreux pour se saluer, où autrui est une gêne, un importun et non une aide. Oui, il existe toutefois ici des tribus héritées d’un temps antérieur à Lutèce, qui se connaissent et se reconnaissent.

Est-ce un pari fou que de rêver d’un autre Paris ?

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