Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

histoire

Guerre : s’inspirer des soignants ?

Publié le par Bernard Pradines

Image issue de : https://blogs.univ-jfc.fr/projetcroixrouge/la-croix-rouge-dans-les-guerres-mondiales/laction-aupres-des-populations-civiles-pendant-la-premiere-guerre-mondiale/bilan-acharne-favorisant-le-comite-international-de-la-croix-rouge/

Image issue de : https://blogs.univ-jfc.fr/projetcroixrouge/la-croix-rouge-dans-les-guerres-mondiales/laction-aupres-des-populations-civiles-pendant-la-premiere-guerre-mondiale/bilan-acharne-favorisant-le-comite-international-de-la-croix-rouge/

L’éthique soignante est radicalement différente de celle de la guerre. Les victimes doivent être soignées, quel que soit leur statut parmi les parties belligérantes.

Pour les soignants, la guerre évoque d’abord l’action humanitaire. Vraiment débutée par la naissance de la Croix-Rouge au XIXème siècle, l’assistance aux victimes des conflits armés n’a cessé de se développer sous des formes diverses dont chacun connait des noms d’organisations à notre époque : Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde, Première Urgence Internationale…

Ainsi, la Déclaration de Genève de l’Association médicale mondiale (AMM) et le Code d’éthique médicale qui lui est associé font référence au travail des professionnels de santé dans toutes les circonstances. Pourtant, aucun de ces textes ne différencie les temps de guerre ou le travail dans un conflit armé, ni n’implique que les principes et les règles éthiques changent en fonction des circonstances[1].

La Déclaration de Genève précise : « je ne permettrai pas que des considérations d’âge, de maladie ou d’infirmité, de croyance, d’origine ethnique, de genre, de nationalité, d’affiliation politique, de race, d’orientation sexuelle, de statut social ou tout autre facteur s’interposent entre mon devoir et mon patient; »

En quoi la position soignante pourrait-elle inspirer les journalistes et surtout les commentateurs lors d’un conflit armé ?

D’abord par la compassion, l’empathie envers les victimes, quelles qu’elles soient. Ensuite en les secourant ou en aidant à les secourir. Et en évitant de leur donner des leçons sur leur conduite passée ayant prétendument motivé le conflit armé. Exemple :  à qui viendrait l’idée de faire un cours universitaire sur la prévention du cancer du poumon à une famille éplorée devant la mort d'un proche qui fumait ?

Partager cet article
Repost0

La dialectique de l’âge

Publié le par Bernard Pradines

Image extraite du site : http://carnetphilosophique.blogspot.com/2011/04/pensee-totalisante-et-art-de-penser.html

Image extraite du site : http://carnetphilosophique.blogspot.com/2011/04/pensee-totalisante-et-art-de-penser.html

Qui peut le mieux parler des personnes âgées, sinon les personnes âgées elles-mêmes ? Qui peut le mieux écrire sur un sujet que celui qui le vit ? Bien sûr me direz-vous, mais il existe tant de sciences qui s’intéressent aux personnes âgées et parlent d’elles : médecine dont la gériatrie, psychogérontologie, sociologie, histoire, anthropologie, etc.

Je vous répondrai que les chercheurs et soignants en tous genres discourent sur les personnes âgées mais ne sont pas pour la plupart des personnes âgées. Il y a là toute la distance entre être et observer. Pourtant, vivre une situation ne vous livrera pas forcément la vérité. Je me souviens ainsi d’une pénible émission historique télévisée. Un ancien combattant de la première guerre mondiale y était contredit par un historien bien plus jeune que lui et n’ayant donc rien vécu de l’expérience de l’ancien. L’érudit y contestait le témoignage de l’ainé quant à sa localisation exacte sur le front. La science était-elle en droit de contredire celui qui avait risqué sa vie ?

Cet exemple n’est qu’un aspect saillant d’une problématique quotidienne : la parole de la personne âgée, déjà suspecte de possible détérioration intellectuelle, est-elle recevable ou bien appartient-elle à un passé révolu, obsolète ? L’évolution de notre société est-elle si rapide que l’expérience des anciens est devenue inutile et donc encombrante aux yeux des plus jeunes ?

Quelle n’a pas été ma surprise de constater que ce genre d’a priori peut occuper aussi le champ des sciences évoquées ci-dessus ! Une sorte de « place aux jeunes » pour avoir le droit de parler des vieux.

La vieillesse a au moins un mérite : celle de la découverte ininterrompue de l’inattendu.

Partager cet article
Repost0

1 2 3 4 5 > >>