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sociologie

La dialectique de l’âge

Publié le par Bernard Pradines

Image extraite du site : http://carnetphilosophique.blogspot.com/2011/04/pensee-totalisante-et-art-de-penser.html

Image extraite du site : http://carnetphilosophique.blogspot.com/2011/04/pensee-totalisante-et-art-de-penser.html

Qui peut le mieux parler des personnes âgées, sinon les personnes âgées elles-mêmes ? Qui peut le mieux écrire sur un sujet que celui qui le vit ? Bien sûr me direz-vous, mais il existe tant de sciences qui s’intéressent aux personnes âgées et parlent d’elles : médecine dont la gériatrie, psychogérontologie, sociologie, histoire, anthropologie, etc.

Je vous répondrai que les chercheurs et soignants en tous genres discourent sur les personnes âgées mais ne sont pas pour la plupart des personnes âgées. Il y a là toute la distance entre être et observer. Pourtant, vivre une situation ne vous livrera pas forcément la vérité. Je me souviens ainsi d’une pénible émission historique télévisée. Un ancien combattant de la première guerre mondiale y était contredit par un historien bien plus jeune que lui et n’ayant donc rien vécu de l’expérience de l’ancien. L’érudit y contestait le témoignage de l’ainé quant à sa localisation exacte sur le front. La science était-elle en droit de contredire celui qui avait risqué sa vie ?

Cet exemple n’est qu’un aspect saillant d’une problématique quotidienne : la parole de la personne âgée, déjà suspecte de possible détérioration intellectuelle, est-elle recevable ou bien appartient-elle à un passé révolu, obsolète ? L’évolution de notre société est-elle si rapide que l’expérience des anciens est devenue inutile et donc encombrante aux yeux des plus jeunes ?

Quelle n’a pas été ma surprise de constater que ce genre d’a priori peut occuper aussi le champ des sciences évoquées ci-dessus ! Une sorte de « place aux jeunes » pour avoir le droit de parler des vieux.

La vieillesse a au moins un mérite : celle de la découverte ininterrompue de l’inattendu.

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La triple fragilité : sénior, famille, collectivité

Publié le par Auguste

La fragilisation de la famille est un facteur bien connu d’isolement et de mal-être des personnes âgées. Citons quelques facteurs contributifs :

- augmentation du nombre des anciens,

- moindre nombre des descendants depuis les années 30,

- massification du travail salarié des adultes,

- dispersion et instabilité géographiques des « aidants naturels»,

- recul de l’âge de la retraite des personnes susceptibles d’aider bénévolement les vieux,

- recul de la proportion de vie commune avec les parents,

- vulnérabilité des jeunes couples avec recomposition plus fréquente de la famille nucléaire mais aussi, souvent, le chômage,

- augmentation des troubles cognitifs au grand âge liée à l’amélioration de la prévention et des thérapeutiques dans d’autres domaines pathologiques autrefois mortels,

- augmentation de l’exigence de soins qui n’est pas totalement honorée par la seule aide professionnelle …

Du coup, les frais à engager augmentent par recours plus fréquent et de qualité meilleure à des services professionnels, à domicile ou en institution. Conséquence : le sénior et sa famille se tournent de plus en plus vers la collectivité pour diminuer le « reste à charge » qui pèse parfois très gravement sur le budget des plus défavorisés. Dès lors, les débats politiques autour de la nécessité ou non d’un « État-Providence » ne se posent plus. Sauf que ce dernier peut se trouver lui aussi fragilisé. D’une part par des difficultés économiques majeures telles que nous en vivons actuellement. D’autre part par des options politiques visant à désengager au maximum l’Etat de ses charges considérées comme indues.

Nous en sommes là …

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