Je suis un homme de 70 ans vivant à Albi (France). Dans une vie antérieure, je fus anesthésie-réanimateur puis gériatre. Je voudrais dire deux mots des préoccupations actuelles. Par ces temps de doutes, on a pu parler d’erreurs de communication devant les réticences pour la vaccination anti-SARS-CoV-2, en particulier celles d’une partie des soignants en établissements de soins ou médico-sociaux. Je ne partage pas cette appréciation.
A mon avis, il faut dire toute la vérité connue à ce propos, sans crainte. Du fait de l’urgence, les vaccins ont été rapidement mis sur le marché ; ils ont montré une efficacité remarquable comme c’est le cas en Israël. Toutefois, au fur et à mesure que des centaines de milliers puis des millions de personnes ont été protégées de la Covid-19, des effets indésirables bénins fréquents ou d’autres graves et rares ont été décrits. Au lieu de les cacher ou de les relativiser, il faut en parler avec franchise. Ainsi, la confiance indispensable au succès sur la pandémie, venant de populations bien informées, pourra être restaurée. Les nombreuses fake news des militants antivaccins seront mieux déjouées : fausses couches alléguées plus fréquentes par exemple. D’autres confondent la quête insatiable et ancienne de profits pharmaceutiques avec une main invisible diabolique. Débats scientifiques et idéologiques s’entremêlent et peuvent empêcher de raisonner lucidement. Autre exemple : les soucis concernant les personnes enceintes atteintes par la Covid-19 et les conséquences sur le fœtus ne doivent pas être passés sous silence.
Pour ma part, je m’emploie quotidiennement dans ce sens :
https://free-geriatrics.overblog.com/2021/03/revue-de-bibliographie-quotidienne-covid-19.html
Je conclue avec ces quelques mots :
J’ai été vacciné par un vaccin à adénovirus le 22 février 2021. Je ne voudrais pas porter la responsabilité d’avoir contaminé autrui par négligence, surtout s’il s’agit de personnes vulnérables. Je porte aussi le masque, garde autant que possible mes distances et aère les locaux ; en cela, je suis un peu pénible pour mon entourage, je le confesse. Je voudrais aussi voir grandir mes petits-enfants et, pourquoi pas, connaitre un arrière-petit-enfant. Peut-être des résidentes et résidents des établissements ont-ils les mêmes rêves que moi ?