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maltraitance

Abus de confiance en « assurance dépendance » ou « perte d’autonomie »

Publié le par R.  

Image issue du site : https://detective-rif.com/service/escroquerie-assurance/

Image issue du site : https://detective-rif.com/service/escroquerie-assurance/

Je rencontre une femme très âgée, madame C., malvoyante depuis plus de 20 ans. Elle avait un compagnon, devenu malade et dépendant. En 2006, au décès de cet homme, madame C. a souhaité contracter une assurance au cas où elle finirait sa vie dans les mêmes conditions.
 
En France, le handicap visuel est très mal pris en compte par l'Allocation Personnalisée à l'Autonomie (A.P.A.) qui néglige ce handicap : Mme C., presqu'aveugle, n'a droit à aucun soutien financier de la part du Conseil Départemental après la visite de l’évaluateur lors de l'attribution en vue de l'A.P.A. Elle nécessite pourtant une aide à la vie quotidienne pour son ménage et ses repas. Il serait même prudent qu'elle soit accompagnée lors de ses sorties, mais elle est très volontaire et indépendante. Elle se débrouille seule.
Elle n'est catégorisée que GIR 3 qui est une dépendance dite "partielle".
 
Lisant son contrat qu'elle n'a pas pu lire ni compléter pour choisir son niveau de prime d'assurance, je découvre que sa couverture ne prévoit de "prime" ou d’aide mensuelle qu'à compter d’une dépendance dite « totale », soit GIR 1 ou 2.
Je constate aussi qu'elle a versé à l'assureur, depuis 2006, soit durant 13 ans, une somme colossale de plus de dix mille euros !
De plus, ce contrat fonctionne avec une augmentation annuelle et un renouvellement en "tacite reconduction" jusqu'au décès de la personne ! En une dizaine d'années, les cotisations ont plus que doublé !
 
Ainsi, un abus de confiance caractérisé chez cette femme malvoyante et en état de choc émotionnel me semble avoir été mis en œuvre en 2006.
 
En conclusion si l'on vous propose une telle assurance, lisez attentivement toutes les rubriques du contrat ! La plupart de ces assurances sont très chères et peu pertinentes : la notion de dépendance "partielle" et "totale" est très importante à comprendre.
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Etablissements pour personnes âgées : crise sanitaire, éthique, sociétale ?

Publié le par Bernard Pradines

image issue du site : fr.news.yahoo.com

image issue du site : fr.news.yahoo.com

La pandémie en cours a mis en lumière une fragilité collective connue, bien moins explorée que la fragilité  individuelle. Cette dernière fait l’objet de programmes de recherches et de nombreux congrès et publications[1]. Ce n’est pas le cas de la première, celle qui a trait à la proximité, voire à la promiscuité de personnes polypathologiques et dépendantes dans un même lieu commun. Une aubaine pour tout microorganisme mal intentionné. S’y trouvent aussi des personnes qui souffrent de troubles dits du comportement qui ignorent toute distanciation et autres « gestes barrières ».

La crise sanitaire est venue mettre à mal la doxa répétée à souhait : le résident d’établissements pour personnes âgées est chez lui car l’établissement est son domicile. De nombreux témoignages de résidents, de familles et de soignants sont venus contredire cet idéal affiché. Confinement, isolement, rupture de lien significatif avec leur famille, dépression et régression conséquentes se sont invités cruellement au rendez-vous. Un phénomène qui sera étudié pendant de nombreuses années tant il est antinomique de l’esprit des déclarations d’intention. Je ne citerai que deux articles de la fameuse charte des droits des personnes âgées[2]

  • Une vie sociale malgré les handicaps : toute personne âgée dépendante doit conserver la liberté de communiquer, de se déplacer et de participer à la vie de la société.
  • Présence et rôle des proches : le maintien des relations familiales et des réseaux amicaux est indispensable aux personnes âgées dépendantes.

De plus, en dehors de toute crise, la réputation des établissements pour personnes âgées demeure problématique, malgré les efforts méritoires des intervenants professionnels et bénévoles.

Ainsi, pour deux personnes sur trois en France, il est inenvisageable d'être placées en EHPAD.[3]

Un sujet sensible par les temps qui courent. La nécessité impérieuse d’améliorer les EHPAD après les deux rapports de mars 2018[4] et mars 2019[5].

Ainsi avons-nous affaire à une double crise éthique et sociétale. D’une part un conflit entre les valeurs affichées telles que le label Humanitude et la réalité. De l’autre une difficulté majeure pour améliorer les établissements pour personnes âgées au temps des pénuries de personnels, de difficultés de recrutement, de fatigue post-covid-19 et de menaces de procès consécutifs à la crise sanitaire.

D’aucuns souhaitent, voire prophétisent la disparition des établissements pour personnes âgées. Ils sont parfois moins diserts sur les solutions d’amélioration et de substitution. Je m’y essaierai prochainement.

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